Pietro Lorenzetti a rejoint en 2024 le CRAN (CNRS/Université de Lorraine) en tant que chargé de recherche CNRS.
Quel est votre domaine de recherche ?
Pietro Lorenzetti : Mon domaine de recherche se situe à la frontière entre génie électrique, automatique et mathématiques appliquées. Je m'efforce d'utiliser des outils mathématiques avancés pour résoudre des problèmes d'ingénierie concernant la transition vers les énergies renouvelables. Plus spécifiquement, je me concentre sur le contrôle des systèmes non linéaires sous contraintes, c'est-à-dire des systèmes dont la dynamique est régie par des lois non linéaires et qui doivent fonctionner dans des limites de sécurité strictes. Un exemple représentatif est le contrôle des convertisseurs de puissance qui relient les sources d'énergie renouvelables, telles les panneaux solaires, au réseau électrique. L'objectif est de réguler le flux d'énergie tout en veillant à ce que les tensions et les courants restent dans les limites de sécurité. Il s'agit d'un défi majeur pour l'intégration fiable et sûre des énergies renouvelables dans les réseaux électriques modernes.
Qu’avez-vous fait avant d’entrer au CNRS ? Pourquoi avoir choisi le CNRS ?
P.L. : Avant de rejoindre le CNRS, j'ai obtenu un double diplôme Master of Science (MSc) avec mention en ingénierie mécatronique au Politecnico di Torino et au Politecnico di Milano, à travers le programme de double diplôme de l'Alta Scuola Politecnica. J'ai ensuite fait un doctorat en automatique à Tel Aviv University sous la supervision du professeur Georges Weiss, financé par le projet Marie Sk?odowska-Curie ConFlex. Pendant cette période, j'ai effectué des séjours de recherche aux États-Unis, en Finlande et en Allemagne et j'ai collaboré avec Synvertec, une start-up israélienne dans le secteur des énergies renouvelables. Après avoir soutenu ma thèse en 2023, j'ai passé une belle année en tant que chercheur postdoctoral au laboratoire CRAN, où je suis actuellement affilié en tant que chercheur CNRS. J'ai choisi le CNRS pour son excellence en recherche fondamentale et appliquée, la liberté qu'il offre de traiter des questions scientifiques ambitieuses et l'opportunité de collaborer avec des scientifiques de toutes disciplines et de tous pays.
Qu’est-ce que qui vous a amené à faire des sciences informatiques ?
P.L. : Ce qui m'a attiré dans les sciences informatiques (et en particulier dans la théorie du contrôle), c'est l'interaction fascinante entre les objets mathématiques abstraits et les défis d'ingénierie du monde réel. Je me souviens encore de la fascination que j'ai ressentie lors de mon premier cours sur le contrôle en voyant combien de concepts abstraits issus de l'algèbre linéaire pouvaient en fait jouer un rôle clé dans des applications pertinentes. Depuis lors, je suis motivé pour comprendre comment les connaissances théoriques peuvent se traduire en solutions d'ingénierie efficaces et fiables.
Article source : CNRS Sciences informatiques
