27/11/2024
Tumeurs cérébrales : détruire localement les cellules cancéreuses résiduelles pour lutter contre les récidives 

Le CRAN a obtenu un nouveau financement ANR dans le cadre d’un Projet de Recherche Collaborative Entreprise (PRCE) pour le traitement du glioblastome par radiothérapie interne.

Les gliobastomes sont les tumeurs les plus agressives du système nerveux central chez l’adulte. Son traitement repose généralement sur une intervention chirurgicale dans le but de retirer le maximum du volume tumoral. Étant donné que le glioblastome envahit le cerveau sain, enlever toute la tumeur n’est souvent pas possible, ce qui favorise inévitablement la récidive. 

Son traitement actuel s’effectue par un acte chirurgical suivi d’un protocole associant chimiothérapie et radiothérapie. Des recherches sont actuellement menées en essai thérapeutique pour y associer une radiothérapie interne précoce.  

« Le gel biodégradable radioactif sera déposé durant l’exérèse chirurgicale. Il se conformera à la cavité et permettra une optimisation de la dose délivrée aux berges chirurgicales. »

Ce nouveau projet ANR propose l’implantation pendant la chirurgie d’un dispositif composé de substances radioactives biodégradables directement sur la tumeur. L’objectif est de montrer l’efficacité de la radiothérapie interne sur l’amélioration du contrôle local et la diminution de la récidive post-chirurgicale. 

Le consortium du projet, représenté par le CRAN, le Laboratoire de Physique de Clermont Auvergne (LPCA) et la société Nano-H, est particulièrement adapté au développement du dispositif et à son transfert clinique sachant qu’ils n’en sont pas à leur première collaboration. Il se compose de physiciens pour la simulation numérique, d’informaticiens dédiés à la reconstruction et à la quantification d’images, de neurochirurgiens et de radiobiologistes pour la mise en œuvre de modèles préclinique permettant d’évaluer les effets in vitro et in vivo.

À partir de ces modèles, les chercheurs du CRAN et du LPCA analyseront les effets du rayonnement sur les cellules résiduelles infiltrantes pour différentes doses et adapteront la radiothérapie interne à l’aide de modèles de simulations Monte-Carlo, un outil décisionnel dans l'analyse statistique des risques.
Porté par le CRAN, ce projet est placé sous le pilotage de Muriel Barberi-Heyob, Professeure au sein du département BioSiS, qui sera accompagnée par Joël Daouk, radiophysicien, Fabien Rech neurochirurgien en oncologie et d’autres membres du département. Perrine Schneller, doctorante travaillera sur ce sujet. Il sera mené en partenariat étroit avec NancyCloTEP, plateforme située au CHRU de Nancy. Soutenu par le Cancéropôle Est, il débutera en décembre 2024 pour une durée de trois ans.